Au cours des quatre jours du Monaco Yacht Show, une série de conférences stimulantes a été organisée, proposant des formations et des débats sur les sujets les plus urgents du secteur. Le fil conducteur de toutes ces conférences était clair : l'évolution et l'innovation.
L'un des moments forts a été la table ronde intitulée « La remise en état comme voie vers la durabilité, maximiser le potentiel des yachts existants », à laquelle ont participé Arthur Bohr de Monaco Marine, Alberto Perrone Da Zara (Lürssen Refit), Gianni Paladino (Lusben) et Paolo Balzano (Palumbo Refit). La session était animée par Enrico Chibber, journaliste au Superyacht Times, qui a également parrainé la série de conférences.
La discussion a porté sur la manière dont les chantiers de refit adoptent des approches durables et sur les mesures supplémentaires qui pourraient être prises.
La première observation des participants concerne la norme ISO :
La plupart des chantiers navals devraient désormais être certifiés ISO, preuve de leur engagement en faveur d'un meilleur environnement.
Monaco Marine s'engage en ce sens et vise à minimiser son impact environnemental. L'entreprise a mis en œuvre diverses initiatives pour promouvoir les énergies propres, le traitement de l'eau et des déchets, ainsi que la performance énergétique.
Les chantiers navals de Monaco Marine ont obtenu plusieurs certifications ISO, notamment ISO 50001, ISO 14001 et ISO 45001. Ces certifications témoignent de l'engagement de l'entreprise en faveur de la qualité, de la gestion environnementale et des normes de santé et de sécurité au travail.
La deuxième observation : il n'existe pas de solution universelle, en particulier lorsqu'il s'agit de distinguer les yachts de plus ou moins de 50 mètres. L'un des principaux problèmes consiste à trouver l'espace nécessaire pour adapter le yacht à certaines des nouvelles technologies en matière d'efficacité énergétique.
Comme l'a fait remarquer Alberto, les rénovations sont souvent limitées par le temps et la taille du projet : « Nous avons parfois des projets axés sur la durabilité, mais ceux-ci peuvent rapidement être freinés par l'importance du budget qui y est associé. »
Paolo a ajouté que les propriétaires s'intéressent de plus en plus aux projets écologiques, même si certains défis persistent, comme la profondeur limitée de l'eau dans certaines zones. Arthur a souligné l'engagement de longue date de Monaco Marine : « L'entreprise a passé trois ans à élaborer un guide de plus de 100 solutions durables applicables aux rénovations. Il s'agit de solutions réelles, concrètes et abouties ; elles doivent simplement être diffusées et mises en place dans le secteur. Elles doivent également être adoptées par les capitaines, les directions et les propriétaires.» Il a également souligné la tendance croissante des propriétaires à utiliser leur yacht toute l'année, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la responsabilité environnementale.
Alberto a présenté une innovation passionnante : Liba, un arbre africain à croissance rapide qui pourrait remplacer le teck. Avec des propriétés similaires mais une durabilité bien supérieure, il offre une alternative viable et responsable pour les futurs travaux de rénovation.
Tous les participants à la conférence ont convenu de la nécessité de continuer à investir dans la recherche et le développement de nouvelles solutions à proposer aux clients. Arthur a souligné les changements réglementaires, tels que la restriction potentielle des zones de croisière aux navires exclusivement électriques. Il souligne : « De telles mesures accéléreront inévitablement l'innovation, obligeant les chantiers navals et les ingénieurs à s'adapter. Lorsque des lois sont votées, nous n'aurons d'autre choix que de trouver des solutions. »
Alors que l'opinion publique reste critique à l'égard du yachting, le secteur doit montrer l'exemple en favorisant un changement durable. Il est encourageant de constater que chaque participant a confirmé les efforts continus déployés au sein de sa propre organisation, qu'il s'agisse de pratiques de travail plus écologiques, de recherches internes ou de solutions énergétiques plus propres.
Arthur a conclu en mentionnant : « Le partenariat de Monaco Marine avec la SMEG, le fournisseur d’électricité verte de Monaco. C’est en intégrant des experts de renommée mondiale, principalement issus du secteur terrestre, que nous pouvons bénéficier de leur expertise et l’appliquer à notre activité de niche qu’est le yachting et le refit. Ce partenariat stratégique, basé sur l’intelligence et la technologie, permettra à Monaco Marine d’effectuer une cartographie des données à bord des yachts afin de proposer des solutions ciblées pour réduire leur consommation. »
La session s’est terminée sur une note optimiste, les intervenants s’accordant à se réunir de nouveau avant le salon de l’année prochaine, unis par l’objectif commun d’identifier encore plus de moyens pour faire du yachting une industrie véritablement durable.
Credit image: Muriel Barberi